dimanche 20 décembre 2009

Joyeuses fêtes !

Loizo vous souhaite d'agréables fêtes et de bonnes lectures !



Le blog sera en pause pendant quelques jours pour les fêtes... A très bientôt pour de nouveaux billets !

lundi 14 décembre 2009

Le Secret de Copernic - Jean Pierre Luminet

Jean-Pierre Luminet est astrophysicien, spécialiste pour ses travaux sur la cosmologie et la gravitation relativiste. Ses résultats scientifiques les plus importants, concernant les trous noirs, lui ont conféré une renommée internationale. Parallèlement à ses travaux de science pure, il est également connu pour ses nombreux ouvrages de vulgarisation et pour son activité féconde dans le domaine littéraire (romans et poésie) et artistique (dessins et plusieurs films documentaires pour la télévision).

Il a publié récemment une formidable série romanesque Les Bâtisseurs du ciel, qui conte les aventures et les exploits des grands astronomes tels Copernic, Kepler ou Galilée. Nul doute que ces personnages ont forgé indubitablement l'histoire des sciences.

Je vous présente brièvement le tome 1.

JC Lattès, 381 pages
Le Secret de Copernic nous plonge dans l'Europe de la fin du XVe siècle, à l'heure où les Chevaliers teutoniques livrent leurs derniers combats. Né dans une famille de marchands en Pologne, orphelin très tôt de père, Nicolas Copernic (1473-1543) est adopté par son oncle, Lukas Watzelrode, évêque de l'Emerlande prussienne. Celui-ci veille à son éducation et à sa scolarité et, lui ouvre rapidement les portes de l'Université de Cracovie. Plus tard, le jeune homme se rend en Italie pour étudier le droit canonique et la médecine à l'Université de Bologne. C'est à cette époque que Copernic s'intéresse à la géographie et à l'astronomie. Au tournant du XVIe siècle, il devient professeur de mathématiques et conférencier sur l'astronomie à Rome... Après ses études, il fait construire un observatoire à Frauenburg où il entame ses propres recherches. Dès lors, ce génie scientifique se démarque radicalement du système aristotélicien et des systèmes astronomiques admis à son époque. Il montre non seulement que le soleil se trouve au centre géométrique du monde mais encore que la Terre tourne sur elle-même, réduisant celle-ci à une planète comme les autres. Il bataillera avec vigueur pour faire reconnaître sa théorie, oh combien subversive pour l'Eglise. Malgré le mauvais sort et quelques échecs (il est écarté d'un poste d'évêque par le roi Sigismond Ier), le scientifique fait preuve à chaque instant d'un courage physique et humain exemplaire.

La vie de Copernic, c'est la "révolution des idées" au coeur d'une période de désordres politiques et religieux, la naissance de la Réforme en particulier...



Mon avis : le style de Jean-Pierre Luminet est limpide, passionné et sa biographie romanesque passionnante ! Que du bonheur diront certains...

Portant un intérêt tout particulier à l'histoire, j'ai pu juger de la qualité du travail. L'auteur s'est formidablement bien documenté et n'a négligé aucun aspect de la vie mouvementée de Copernic. Malgré la complexité du sujet scientifique, le livre est fort bien écrit, très facile d'accès, sans être pédant et lassant.

Luminet parvient à captiver le lecteur en mélangeant avec bonheur intrigues et évolution de la science. En outre, on appréciera les quelques dessins, annexes et notes accompagnant cette histoire.

A tous ceux que l'astronomie et l'histoire des sciences intéressent, je vous en recommande la lecture.

Les Bâtisseurs du ciel
Tome 1, Le secret de Copernic (2006).
Tome 2, La discorde céleste : Kepler et le trésor de Tycho Brahé (2008).
Tome 3, L'oeil de Galilée (2009).

mercredi 2 décembre 2009

Confessions d'une radine - Catherine Cusset

Parmi les nombreux auteurs que j'ai découvert récemment, il y a Catherine Cusset (née en 1963), et les Confessions d'une radine. Ce titre m'a beaucoup interpellé.

Folio, 145 pages

Le personnage principal qui n'est autre que l'auteur lui-même avoue, de manière honteuse, son penchant pour la radinerie. Dès les premières pages, elle nous raconte comment, dans sa prime jeunesse, elle fut influencée par ses parents et ses amis. Elle ne dédaigne pas le vol dans les magasins. Elle jouit de cet état de fait, elle éprouve une grande satisfaction après avoir obtenu quelque objet gratuitement. Au fil du temps, la radinerie apparaît comme une forme d'addiction maladive. Elle calcule tout, stresse à la moindre grosse dépense, elle se rend malade à l'idée de régler l'addition pour plusieurs personnes. Elle est incapable de résister à la moindre bonne affaire ; elle use et abuse de moyens, de ruses extraordinaires pour économiser. Elle connaît aussi les limites de son principal travers mais feint de l'ignorer...

Mon avis : j'ai pris plaisir à lire ce petit livre d'à peine cent cinquante pages, composé d'anecdotes, de petites histoires imprégnées de vécu.

Avec son écriture fluide et son style incisif et concis, Catherine Cusset se livre sans retenue sur son rapport complexe à l'argent, sur ses dépenses. Elle a le courage de lever un tabou. Tout laisse à penser que l'auteur se complaît dans cette radinerie. Détrompez-vous ! Elle porte un regard très critique sur ce "petit" vice et évoque bel et bien une profonde souffrance. Derrière cette radinerie supposée, je découvre plutôt une grande méfiance à l'égard de la société de consommation et du matérialisme effréné, le besoin inextinguible de ne pas se faire berner. En ce sens, je me reconnais forcément. Qui de nous n'a jamais été en quête de la bonne affaire ?

Si les confessions de l'auteur rappellent ce comportement condamnable et dévalorisant, elles témoignent aussi d'une prise de conscience et d'une remise en question de soi. Ces révélations apparaissent alors moins culpabilisantes...

Bref, un livre agréable, sans prétention, à lire... sans compter.

mardi 24 novembre 2009

Aya de Yopougon - Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

N'étant pas un véritable amateur de bandes dessinées, je me suis laissé tenter récemment par la lecture d'Aya de Yopougon et, je dois dire que j'ai été agréablement surpris.


Prix du meilleur premier album à Angoulême en 2006, cette bande dessinée (cinq volumes pour l'heure) que l'on doit à Clément Oubrerie pour les illustrations et, à la franco-ivoirienne Marguerite Abouet pour le texte, est une fresque haute en couleur, qui nous fait plonger, en 1978, à Yopougon, quartier populaire d'Abidjan, la capitale ivoirienne.

Gallimard, 96 pages (t1), 106 pages (t2)
Trois inséparables copines constituent les héroïnes de cette série, version africaine : Aya, belle jeune fille gentille et ambitieuse de 19 ans, préoccupée par ses études et son avenir, souhaite embrasser la carrière de médecin, tandis que Adjoua et Bintou passent leur temps à "gazer" (sortir) avec les "Genitos" (jeunes flambeurs) au "ça va chauffer", le bar le plus branché. Les parents d'Aya, Ignace, cadre à la brasserie nationale Solibra, et Fanta, rêvent pour leur fille d'un bon mariage avec Yao, le fils du patron de la brasserie. Mais Aya ne l'entend surtout pas de cette oreille...
Autour de ces trois jeunes filles gravitent de nombreux personnages et leurs histoires, souvent très compliquées, d'où des rebondissements et de multiples péripéties.

Mon avis : c'est le dépaysement assuré ! Un vrai feuilleton, à la sauce africaine et humoristique. On s'attache immédiatement aux personnages qui façonnent la vie du quartier, y compris les personnages secondaires, comme Hervé, le cousin de Bintou, pas très futé, et amoureux d'Aya ou Moussa le paresseux. On suit avec plaisir tout ce joli monde, on se réjouit de leur spontanéité.

L'histoire est entraînante. Les dessins sont beaux, réussis et très colorés. Les couleurs intenses font ressortir l'ambiance joyeuse et pétillante des années "disco".


© 2005 Editions Gallimard, Aya de Yopougon, Abouet & Oubrerie

Après chaque histoire, le lecteur retrouve un délicieux "bonus ivoirien" : un lexique très utile portant sur les termes et expressions du pays, des recettes de cuisine locales, des explications sur la tenue vestimentaire ou quelques conseils pour bien rouler du tassaba (entendez "les fesses")...

Drôle, authentique et pleine de sensibilité, cette magnifique chronique est une invitation au voyage. C'est aussi l'occasion de découvrir enfin une autre Afrique éloignée des clichés et des caricatures - créés par les Occidentaux - qui collent trop souvent au continent noir (la famine, la corruption, les guerres, les maladies...). Au contraire, il s'agit d'une Afrique gaie et colorée et Aya, c'est somme toute, la vie quotidienne d'une jeunesse africaine normale, avec ses amitiés, sa drague, ses amours, ses études, bref ces occupations que partagent les jeunes du monde entier.

Sans hésitation, je vous recommande cette série : un vrai bonheur ! "Dêh" !

mardi 3 novembre 2009

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer

En littérature, l'unanimité n'existe pas...

Après avoir lu pléthore de critiques élogieuses et convaincantes dans la blogosphère littéraire, je me suis résolu, à me plonger, à mon tour, dans la lecture de l'unique roman de feue Mary Ann Shaffer (1934-2008) : le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates.

Nil Editions, 391 pages
L'histoire commence à Londres, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Le personnage principal, Juliet Ashton, la trentaine et toujours célibataire, est en train de connaître une certaine notoriété grâce à des chroniques écrites pendant la guerre. Pourtant, elle peine désespérément à trouver un nouveau sujet qui l'inspire. Un jour, Juliet reçoit une lettre d'un habitant de l'île de Guernesey, un certain Mr. Dawsey Adams, qui lui fait part d'un cercle littéraire au nom bien singulier. Fort intéressée, Juliet veut en savoir davantage ; elle entreprend une correspondance avec cet homme puis, avec les autres membres du fameux cercle. Elle va alors se lier d'amitié avec ces héros ordinaires, qui racontent progressivement leur vie difficile sous l'Occupation allemande. Juliet finira par s'attacher à cette communauté et les rejoindra sur cette île anglo-normande...

Mon avis : Une lecture barbifiante ! Une histoire insignifiante ! Il a fallu surtout du courage pour en terminer la lecture. Là a été l'exploit, si j'ose m'exprimer ainsi...

Je vais tenter malgré tout de m'expliquer auprès des lecteurs.

Il s'agit d'un roman épistolaire, une correspondance avec les différents protagonistes tout au long de l'histoire. Il faut faire de nombreux efforts pour entrer dans cet échange.

Je n'affectionne pas particulièrement le genre épistolaire ; c'est un fait, mais je pouvais m'attendre à un certain renouveau, un effort de style de la part de l'auteur. Hélas ! Le roman ne contient rien de tel. J'en attendais assurément beaucoup, trop sans doute.

Le lecteur peine à suivre tous ces personnages. J'avais le sentiment de lire une succession de lettres, entachées d'anachronismes, sans lien réel entre elles. La lecture en devient inéluctablement désagréable.

La trame n'a guère de relief, elle dégage une certaine naïveté de sorte qu'on se retrouve vite lassé. Les personnages pouvaient apparaître intéressants, attachants ; je conçois bien volontiers. Mais pourquoi étaient-ils si peu détaillés ? Pourquoi étaient-ils sans consistance ? Ces personnages étaient en fin de compte perçus de façon très caricaturale ; est-cela l'humour tant attendu ??

Quant au dénouement, il n'échappe pas à la médiocrité : trop prévisible et grotesque.

Bref, un roman qui a manifestement rencontré un beau succès, mais que j'ai trouvé franchement très décevant.

mardi 27 octobre 2009

L'île mystérieuse - Jules Verne


Grand admirateur de Jules Verne (1828-1905), je ne me lasse pas de relire de temps à autre ses oeuvres, et l'on comprend fort bien qu'elles soient populaires dans le monde entier. L'on se souvient notamment des nombreuses adaptations cinématographiques.

A cette occasion, j'ai relu l'un de ses plus grands succès, l'un de ses romans d'aventures les plus enrichissants pour notre époque, il s'agit de L'île mystérieuse.

Mars 1865, cinq Américains du Nord - l'ingénieur Cyrus Smith, son serviteur dévoué Nab et Top le chien, le reporter Gédéon Spilett, le marin Pencroff et l'adolescent Harbert Brown - fuient Richmond en ballon dirigeable, lequel s'écrase sur une île perdue dans le Pacifique, éloignée des voies maritimes. Il s'ensuit l'organisation difficile de la survie des cinq naufragés. L'ingénieur et ses compagnons s'y attèlent ardemment. Ils explorent l'île qu'ils baptisent Lincoln, en hommage au Président américain antiesclavagiste. Ils finissent par recréer une sorte de petite société, transformant l'île en une vaste colonie. Des liens inattendus se nouent bientôt lorsqu'ils apprivoisent un orang-outang mais surtout lorsque ils recueillent un autre survivant, un ancien boucanier nommé Ayrton. En somme, plus rien ou presque n'inquiète nos naufragés de sorte que la vie sur l'île devient presque normale et paisible. Pourtant l'ingénieur Smith s'interroge sur cette facilité d'appropriation de l'île ; en effet, des événements étranges, des faits inexplicables et troublants se manifestent à maintes reprises, comme si une force mystérieuse et protectrice semble veiller sur eux. Ils découvriront finalement le secret de l'île...

Livre de Poche, 808 pages


Au cours de la guerre de Sécession, cinq Nordistes : l'ingénieur Smith et son chien Top, le reporter Gédéon Spilett, le Noir Nab, le marin Pencroff et le jeune Harbert, prisonniers des troupes séparatistes, se sont enfuis en ballon. Pris dans la tempête, ils échouent sur une île déserte, en plein océan Pacifique. Bientôt phénomènes inexplicables et coïncidences troublantes les obligent à croire à la puissance mystérieuse qui les épie sans cesse, intervenant pour les sauver aux moments critiques...

Mon avis : Jules Verne sait indubitablement nous laisser libre court à notre imagination. Malgré la densité du livre (plus de huit cents pages), le lecteur est plongé dans cette fabuleuse histoire que décrit admirablement l'auteur, en y mêlant action, réflexions, rebondissements, et bien sûr l'ingénierie qui en fait sa marque exclusive.

Le lecteur pourra également apprécier les riches illustrations qui ornent le roman.

Il s'agit assurément d'un livre d'aventures, où la solidarité et l'humanité tiennent toute leur place. Même si Jules Verne, écrivain de la seconde moitié du XIXe siècle promeut ouvertement les progrès de la science, il n'en demeure pas moins qu'il nous fait prendre conscience de la fragilité de la nature, des sources de richesses qu'elle nous offre et qu'il faut coûte que coûte préserver.

Voilà pourquoi, finalement, l'île mystérieuse fait tant rêver le lecteur contemporain.


vendredi 16 octobre 2009

Le Château - Franz Kafka

Qui, un jour, n'a jamais été confronté à une situation inhabituelle et inconfortable, un imbroglio où tout semble absurde et déroutant ?


Je vous présente brièvement l'un des romans les plus énigmatiques et les plus fascinants de Franz Kafka (1883-1924): le Château (Das Schloß, titre original), roman inachevé publié en 1926, à titre posthume.

Le personnage principal, le nommé K., bien sous tout rapport, doit se rendre, un soir d'hiver, dans un village reculé. Il entreprend d'y exercer la profession d'arpenteur pour laquelle il prétend avoir été convoqué. K. décide alors de prendre contact avec l'administration qui siège dans un étrange Château surplombant le village. Contrairement à tous ses espoirs, ses tentatives d'accéder au Château restent vaines. Le Château demeure inaccessible. Mais K. n'abandonne pas. Il déploie des efforts désespérés pour obtenir sa place au sein de ce village. Son acharnement à défier coûte que coûte une administration insaisissable lui vaudra une série de conflits et de malentendus parmi les habitants de sorte que sa fonction de géomètre sera compromise.

Livre de Poche, 384 pages
C'était le soir tard, lorsque K. arriva. Le village était sous la neige. La colline du Château restait invisible, le brouillard et l'obscurité l'entouraient, il n'y avait pas même une lueur qui indiquât la présence du grand Château. K. s'arrêta longuement sur le pont de bois qui mène de la route au village, et resta les yeux levés vers ce qui semblait être le vide... K. entame là un long et harassant combat avec ce mystérieux Château. Le géomètre K. désire être reconnu et accepté. Parviendra-t-il même à prendre la mesure de son impuissance et de son ignorance ?

Mon avis : Kafka met en scène, de manière saisissante, la montée progressive de l'angoisse devant l'absurdité de l'existence. Il nous installe dans une "logique" de la confusion en faisant de K. un parfait étranger : étranger au pouvoir, étranger à lui-même, enfin étranger au monde du Château. La notion de labyrinthe et l'incompréhension du monde prennent à cet égard tout leur sens. K., ce héros pathétique, passera ainsi son temps à réfléchir à la meilleure façon de sortir de cette situation absurde et y plongera volontairement, car K. se sent irrémédiablement investi d'une mission, obnubilé par son devoir de géomètre.

Nous reconnaissons volontiers les thèmes chers à l'auteur : l'aliénation de l'individu, la lutte contre l'oppression, l'acharnement irraisonné, la tyrannie de la bureaucratie.

Franz Kafka compte parmi les auteurs incontournables du XXe siècle. Le Château est un roman qu'il faut absolument lire.

dimanche 4 octobre 2009

Ma liste d'auteurs de langue allemande (suite) : Thomas Mann

Je poursuis ma liste d'auteurs favoris de langue allemande. Cela faite suite à mon premier billet édité le 24 septembre dernier. Après le Parfum, dont la chaîne de télévision France 2 diffuse ce soir-même l'adaptation, je vous présente la Montagne magique (titre original der Zauberberg) de Thomas Mann (1875-1955).

Publié en 1924, la Montagne magique a été considérée comme l'une des oeuvres majeures de la pensée du XXe siècle et les plus influentes de la littérature allemande.

Livre de Poche, 820 pages
Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg, sa ville natale, à Davos en Suisse pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage étrange de la vie des "gens de là-haut" et subissant l'atmosphère envoûtante du sanatorium, Hans y séjournera sept ans jusqu'au jour où la Grande Guerre, l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille.


Mon avis : parler de la Montagne magique est une entreprise périlleuse ; la lecture du livre est difficile et exige assurément quelques efforts. Passé les cent premières pages, le lecteur est emporté.

Cette merveilleuse histoire, qui se déroule au tout début du XXe siècle, relate la singulière expérience d'un jeune bourgeois, ingénieur de Hambourg, venu passer trois semaines auprès de son cousin Joachim Ziemssen, soigné dans un sanatorium à Davos. Le séjour du jeune homme va lui donner l'occasion de découvrir des personnages fascinants, incarnant chacun une facette de l'époque (l'Italien Settembrini, le Jésuite Naphta, l'hédoniste Pepperkorn et la charmante Clawdia Chauchat). Simple spectateur au début, Hans devient progressivement l'acteur du monde qu'il observe, analyse. Et, alors que le séjour ne devait durer que quelques semaines, le jeune ingénieur ne redescendra de cette montagne que sept ans plus tard, jeté violemment dans la tourmente de la première Guerre mondiale.

Thomas Mann nous emmène dans un voyage initiatique. Nous suivons le cheminement intérieur du jeune homme et le sanatorium. C'est un livre qui recèle des richesses d'écriture et de style et pour lequel il faut prendre son temps.

Je ne puis que vous le conseiller.

jeudi 24 septembre 2009

Littérature d'expression allemande : ma liste d'auteurs

J'entame aujourd'hui une série de billets consacrés à mes auteurs favoris de langue allemande.

Il y a plus de dix ans, durant mes études universitaires, j'ai eu l'occasion d'étudier, en version originale, certains textes d'auteurs et leur oeuvre. Je dois dire que certains romans m'ont particulièrement captivé, voire ému.

Le premier roman de ma liste, qui est, selon moi, un chef d'oeuvre de la littérature allemande contemporaine, s'intitule : Le Parfum de Patrick Süskind (titre original : Das Parfum, Die Geschichte eines Mörders, "Le Parfum, l'histoire d'un meurtrier").

Edité pour la première fois en 1985, traduit en français en 1986, le Parfum est un récit efficace porté par une écriture fine dans lequel l'auteur fait preuve d'un grand talent pour la description, en particulier de celle des odeurs.

Livre de Poche, 279 pages

Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n'avait besoin de rien. Or ce monstre de Grenouille avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir même par les moyens les plus atroces le Dieu tout-puissant de l'univers...

Mon avis : Paris, à la fin du XVIIIe siècle, Grenouille naît dans la ville la plus sale d'Europe, dans la crasse et les ordures. Déjà rejeté par sa mère, il va de foyer en foyer et se trouve de plus en plus délaissé. Pourtant Grenouille a un don : son odorat est excessivement développé, il est capable de reconnaître la moindre petite odeur. Très jeune, il va travailler chez un tanneur qui le charge d'aller livrer une commande chez le célèbre parfumeur Baldini. C'est là que Grenouille va enfin pouvoir assouvir sa passion des odeurs qui le mènera aux crimes, en quête de la fabrication de son meilleur parfum, afin de devenir le maître du monde.

Malgré les actes effroyables qu'il a commis, "Grenouille" est présenté comme un personnage très attachant. Tout au long du livre, nous assistons à l'évolution du personnage, dans son rapport aux odeurs et dans ses rapports avec autrui. Ce récit nous tient en haleine jusqu'à la fin.

Je vous le recommande vivement.

dimanche 20 septembre 2009

La Femme du Ve - Douglas Kennedy


Pocket, 408 pages

Suite à une rupture douloureuse avec sa femme et, un licenciement tout aussi retors d'une université où il enseignait les arts cinématographiques, Harry Ricks, âgé de 42 ans, quitte les Etats-Unis. Plus qu'un départ, c'est une fuite, malgré la douleur de laisser sa fille. Muni de quelques économies, il s'installe à Paris, d'abord dans une chambre d'hôtel où il est foudroyé par la grippe, puis aidé par un employé turc, il s'installe dans une chambre de bonne au confort plus que rudimentaire. D'un job louche à des fréquentations tout aussi suspectes, Harry va évoluer sur le fil du danger permanent. L'apparition dans sa vie de la très sensuelle Margit, femme mystérieuse, va donner lieu à de singulières coïncidences qui vont perturber son quotidien parisien.

Mon avis : ce livre est un roman agréable à lire, la lecture est facile. L'on se retrouve très vite emmené dans des meurtres et des complots. Puis, le thème du fantastique apparaît. L'histoire est plutôt originale. Ce n'est pas un grand roman mais on le lit en passant un bon moment. Le dénouement est en revanche plutôt décevant. Ce n'est pas le meilleur des romans de l'écrivain.

mardi 8 septembre 2009

Le Serment des Limbes - Jean-Christophe GRANGE

Albin Michel, 652 pages

Convaincu que le coma dans lequel est tombé son ami Luc n'est pas consécutif à une tentative de suicide -comme tout le laisse à penser-, le commissaire Mathieu Durey décide de reprendre le cours de l'enquête de Luc là où il l'avait laissée. Celle-ci le mènera aux quatre coins de l'Europe: dans le Jura, en Suisse, en Pologne, en Italie. Le mode opératoire de la série de meurtres auxquels Mathieu est alors confronté n'est pas moins abominable et original que l'identité de son auteur présumé : le diable en personne! Mathieu Durey balance alors entre scepticisme et l'envie d'y croire, entre le rationnel et l'irrationnel. Mathieu, ancien séminariste et catholique pratiquant, part en croisade contre Satan ou son prétendu disciple.

Mon avis : ce thriller diabolique fait partie de ces romans captivants de la première à la dernière page. Une intrigue originale, un cheminement tortueux où tout s'éclaire dans les dernières pages, de nombreux rebondissements, un style fluide. Bref, l'intensité est constante et maintient le lecteur sous tension pendant tout le récit.

Il ne faut pas craindre le nombre de pages (plus de 650), bien au contraire.

vendredi 21 août 2009

Les Enfants du Néant - Olivier DESCOSSE


Michel Lafon, 435 pages

Ce sont des adolescents en souffrance. Ils ne vivent pas au même endroit et ne se connaissent pas. Leur seul point commun : une mort atroce, aux confins de la barbarie.

Pour le commissaire François Marchand, ancien psychanalyste devenu flic à la suite d'un drame personnel, ces crimes sans logique apparente ont forcément un lien. Aidé par le lieutenant Julia Drouot, il va devoir s'engouffrer dans le monde déroutant de l'adolescence pour tenter de saisir les raisons qui ont pu amener ces jeunes victimes à un destin aussi tragique.


Mon avis : c'est le premier roman que je lis d'Olivier DESCOSSE. Je n'ai pas été déçu. L'auteur nous offre une intrigue captivante au rythme soutenu. J'ai été happé dès les premières pages du roman. L'enquête est bien construite, les personnages principaux sont attachants, les descriptifs psychologiques et psychiatriques sont passionnants, le suspence nous tient en haleine tout au long du livre. Et la fin de l'histoire est à couper le souffle.

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