mercredi 29 septembre 2010

L'Etranger - Albert Camus

Pour le cinquantième anniversaire de sa mort, Albert Camus (1913-1960), disparu en janvier 1960 dans un accident de voiture sur une route départementale, confirme qu'il est l'un des grands écrivains du XXe siècle, sinon l'une de ses grandes figures mythiques. Son talent et son engagement lui ont valu un Prix Nobel de littérature à l'âge de 44 ans.

J'ai voulu, à mon tour, saluer sa mémoire en me replongeant dans l'une de ses oeuvres les plus connues du grand public : l'Etranger. Je tiens tout d'abord à signaler à mes fidèles lecteurs que j'ai découvert Camus pour la première fois, à l'adolescence, lorsque j'étais au lycée. C'était il y a déjà 17 ans...

Ce petit livre, publié en 1942, garde encore toute sa pertinence aujourd'hui, surtout à notre époque. Il m'a semblé opportun de le figurer en bonne place dans mon carnet de lectures.

Folio, 186 pages
Meursault est un jeune adulte, apathique, à la sensibilité endormie. Il travaille comme modeste employé dans un bureau à Alger, déjeune chaque jour dans le même café. Meursault traverse ainsi sa vie avec une profonde indifférence. Il se laisse agir, n'a aucune ambition. Il a pris ses petites habitudes et n'est pas prêt à en changer, par paresse ou manque d'énergie. Un jour, il reçoit un télégramme de l'asile annonçant la mort de sa mère, vieille femme usée qui n'avait plus rien à lui dire. Meursault semble détaché de l'événement. Suit pourtant sa participation aux obsèques. Il ne versera aucune larme, n'éprouvera aucun chagrin. De retour à Alger, sous un soleil de plomb, il va se baigner et retrouve Marie Cardona, une ancienne collègue de bureau, dont il s'éprend rapidement. Ils se rendent au cinéma et Marie devient sa maîtresse. Meursault voit ses "copains" parce qu'ils sont là mais ne ressent rien de particulier envers eux. Il se lie notamment avec son voisin de palier, Raymond Sintès, un individu plutôt inquiétant, qui lui demande de rédiger une lettre pour lui, suite à la rixe qu'il a eue avec le frère de sa maîtresse. Invité par Raymond, à passer un dimanche au bord de la mer dans le cabanon d'un ami, Meursault s'y rend avec Marie. Après le repas, les hommes se promènent sur la plage et rencontrent deux Arabes, dont le frère de la maîtresse de Raymond. Ces derniers avaient à se venger de Raymond. S'ensuit une échauffourée sur la plage et Raymond est blessé. Un peu plus tard, Meursault revoit par hasard les deux hommes. Sans savoir pourquoi, il tue l'un d'eux avec le pistolet qu'il avait enlevé à Raymond...

Mon avis : ce roman est un classique dans la littérature française. S'il se lit facilement, par un jeu simple d'écriture, méfiez-vous cependant des apparences. Par le style employé, tout particulier, Camus insiste avec force et virtuosité sur l'aspect froid, singulier et indifférent du personnage principal : Meursault. Le lecteur en est forcément troublé. Ce "héros" singulier et solitaire est étranger à tout ce qui l'entoure, à la vie elle-même, à la société et à ses conventions. Il ne ressent pas grand-chose. Mais au fond, il n'est pas un être mauvais, seulement il vit sans se poser de questions et ne comprend pas les choses qui l'entourent. Meursault est plongé irrémédiablement dans l'absurdité de l'existence : à cet égard, il peut rappeler Joseph K., personnage récurrent de Kafka sur lequel j'ai eu l'occasion de m'exprimer, ici même sur ce blog en juillet dernier.

L'Etranger est un vrai sujet sur le regard des autres. Ce roman se divise en deux parties, aussi différentes l'une de l'autre. La seconde partie s'ouvre naturellement sur le procès de Meursault à la suite du décès de l'Arabe. Mais je ne vous en dis pas plus. Découvrez-le si vous ne l'avez pas encore lu. Ce roman a bien résisté au temps.

jeudi 9 septembre 2010

Le Pic du diable - Deon Meyer

Les lecteurs qui ont coutume de suivre régulièrement mon blog ont pu constater que, depuis près de sept mois, j'ai laissé de côté mon premier défi littéraire consacré à la Littérature policière sur les cinq continents, défi que j'avais présenté ici-même et que vous pouvez aller (re)découvrir sur le blog qui lui est consacré.

Aussi il était temps de reprendre ce challenge car la fin de l'année approche...


Après l'Europe (Andrea Camilleri et La Lune de papier), c'est à l'Afrique que je me suis appliqué, avec le pic du diable, roman de Deon Meyer. J'ignorais tout de cet auteur et c'est donc de manière totalement fortuite que j'ai choisi ce roman policier.

Né à Pearl en 1958, en Afrique du Sud, Deon Meyer est un écrivain de langue afrikaans. Son roman, Le pic du diable, a été publié en 2007.

Points, 522 pages
Thobela Mpayipheli, ancien combattant, revient d'un week-end avec son fils adoptif, Pakanile. Ensemble, ils ont parcouru la campagne à moto. Sur le chemin du retour, arrêtés à une station service, ils sont surpris par des braqueurs au moment où ces derniers tentent de s'échapper. S'ensuit une fusillade et le jeune garçon est mortellement atteint par une balle perdue. Les malfaiteurs sont arrêtés. Lors du procès, leur avocat parvient à retourner la situation en faisant ressortir le passé trouble de Thobela, en accusant ce dernier d'avoir lui-même provoqué la fusillade et le rendant responsable de la mort de son fils. Avant même que le jugement ne soit rendu, les deux brigands parviennent à s'évader. En proie à une immense douleur, Thobela ne cesse de ruminer sa colère à tel point qu'elle devient pour lui une idée obsédante et insupportable. Le désir de vengeance l'électrise. Armé d'une sagaie, il se lance alors dans une croisade sans merci contre tous ceux qui torturent et assassinent des enfants. Les meurtres se suivent et la police peine à identifier ce meurtrier singulier, aussi efficace que populaire dans toute la région. On confie le dossier à l'inspecteur Bennie Griessel. Policier chevronné, Griessel mettra tout en oeuvre pour résoudre cette affaire. Car, confronté à un alcoolisme qui le condamne depuis des années, il vient d'être chassé de chez lui par sa femme. Il sait dorénavant qu'il doit se ressaisir s'il ne veut pas la perdre, ainsi que ses deux enfants. Au cours de l'enquête, l'inspecteur fait la connaissance d'une certaine Christine, une jeune mère qui travaille au Cap comme prostituée, et qui craint pour sa fillette. Les destins de ces personnages torturés vont finir par se mêler...


Mon avis : Le moins que l'on puisse dire, c'est que je m'y suis passablement ennuyé. J'ai eu le désagréable sentiment de lire un traité de psychologie.

Je n'ai pas été captivé par cette histoire ou plutôt ces histoires. Et c'est sans doute là le problème. L'auteur a voulu nous offrir une intrigue complexe, avec des histoires qui s'entremêlent très lentement. Projet ambitieux certes, mais le lecteur finit par se lasser très vite. J'y ai noté des longueurs inutiles. Le récit est dépourvu de rythme (ou presque), sans oublier malheureusement de nombreux poncifs grossiers.

Même si les personnages sont attachants, en particulier le personnage de Christine, le récit se perd dans une intrigue fort peu crédible. Ce Thobela, dans le rôle du tueur en série justicier n'est pas très convaincant, l'inspecteur Griessel en quête de rédemption frôle le ridicule et la fin de l'histoire est bâclée.

Il reste que le récit est fort bien documenté (seul point positif à mes yeux), j'ai pu découvrir au moins un autre pays, une autre culture et la société sud africaine...

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