mardi 26 mars 2013

La cité des Jarres - Arnaldur Indridason

Arnaldur Indridason est un enfant de Reykjavik, né en 1961 dans la capitale islandaise. L'amour de l'écriture, Indridason l'a cultivée dès son plus jeune âge. Après une brève expérience journalistique dans les années 1980, critique  de cinéma et un diplôme d'histoire en poche, il écrit son premier roman, publié en 1998. Il se découvre alors auteur de romans noirs. Son troisième livre, Myrin (traduit en français par La cité des jarres) est son premier grand succès. Il est pour la première fois traduit et publié à l'étranger. Auteur incontournable dans son pays, il est aujourd'hui l'image même de la littérature islandaise contemporaine.

Publié en France en 2005, la cité des jarres est le premier volet de la série des enquêtes du commissaire Erlendur Sveinsson.

Points, 330 pages
L'hiver approche à grand pas en Islande. Pluie incessante et baisse des températures, c'est dans ce climat maussade qu'un vieil homme solitaire, nommé Holberg, est retrouvé mort dans son appartement. La police aurait pu conclure à un accident domestique. C'était sans compter la découverte d'un morceau de papier laissé sur le cadavre sur lequel est griffonné un message sibyllin. L'inspecteur Erlendur, accompagné de ses collègues Sigurdur Oli et Elinborg entament l'enquête. Erlendur est pourtant perplexe, persuadé qu'il ne s'agit pas d'un crime ordinaire, d'une banale querelle ou d'un cambriolage qui aurait mal tourné. Au fil d'une enquête longue et difficile, Erlendur parvient à dresser la véritable nature de l'homme. Ce qui ressemblait à un simple crime crapuleux va rapidement prendre une tournure bien plus sordide. Les enquêteurs se retrouvent plongés dans des faits perpétrés il y a plus de quarante ans laissant apparaître un passé nauséabond et lourd de secrets. La victime du meurtre aurait persécuté et violé une jeune femme, laquelle serait tombée enceinte d'une petite fille prénommée Audur, morte à l'âge de quatre ans des suites d'une tumeur au cerveau...


Mon avis : avec ce premier roman, nous entrons de plein-pied dans un voyage humide et glauque au coeur de l'Islande, île de feu et de glace, offrant au lecteur une ambiance propre aux polars venus du nord, une tonalité rude et sombre. Indridason brosse le portrait d'une Islande, loin des clichés alléchants et habituels présentées par les brochures touristiques.

Erlendur Sveinsson est un vieux briscard de la police, un anti-héros : solitaire, caractériel, rude au premier abord, intelligent et persévérant, il est aussi abîmé par la vie, tourmenté par ses douloureux souvenirs d'enfance, usé par les années d'un métier qui ronge inexorablement l'âme. Plus tout jeune (la cinquantaine), il est divorcé et père de deux grands enfants : son garçon Sindri Snaer qu'il ne voit plus et sa fille Eva Lind qu'il tente tant bien que mal de sortir de l'enfer de la drogue.

Autour d'Erlendur gravitent ses deux coéquipiers : Elinborg, femme célibataire et sans enfants s'implique avec énergie aux affaires tandis que Sigurdur Oli, plus préoccupé par sa vie personnelle et ses relations tumultueuses avec sa compagne, peine à rester concentré sur le travail.

Sans dévoiler l'histoire, je dirai que l'intrigue est intéressante, mêlant malaise et curiosité, au style posé, dans une lecture agréable et accrocheuse.

Vous l'aurez compris, je viens donc de faire la découverte du polar islandais. Un roman écrit avec grand soin, des personnages attachants. Bref, les Islandais ne font pas que régler admirablement et judicieusement une crise financière (en référence à la douloureuse crise qui a touché de plein fouet le système économique et bancaire de ce pays en 2008), ils savent également écrire des romans policiers dignes de ce nom. Je ne puis que vous le conseiller !

jeudi 7 mars 2013

Le deuil et l'oubli - John Harvey

Le deuil et l'oubli est un roman de l'écrivain anglais John Harvey (1938), paru en 2011.

Rivages, 445 pages 
Durant l'été 1995, dans un camping en Cornouailles, deux adolescentes de treize ans, Heather Pierce et Kelly Efford partent se baigner. La nuit tombe et les deux amies se perdent dans un épais brouillard en revenant de la plage. Le lendemain matin, après de longues recherches, on retrouve Kelly, faible et traumatisée, recueillie par Francis Gibbens, un marginal reclus avec ses chèvres, tandis que Heather est découverte quelques jours plus tard le long de la côte sur la corniche d'une ancienne rotonde. La thèse de l'accident est retenue mais le doute plane pour l'inspecteur Cordon, en charge de l'enquête. Quatorze ans se sont écoulés, le mariage de Ruth et de Simon Pierce, n'a pas résisté à la disparition tragique de leur fille. La mère a refait sa vie à Cambridge avec Andrew et lui a donné un autre enfant, une petite fille de dix ans prénommée Béatrice. Alors qu'elle croit avoir fait le deuil de sa première fille, le cauchemar recommence quand Béatrice est à son tour portée disparue. Deux nouveaux inspecteurs, Will Grayson et Helen Walker, vont remuer ciel et terre pour retrouver l'enfant...

Mon avis : les disparitions d'enfants sont toujours un sujet délicat et bouleversant. Avec ce roman noir, John Harvey parvient à le traiter en finesse. Prenant son temps pour développer l'intrigue, l'auteur tisse son récit avec une maîtrise totale fouillant subtilement l'esprit humain. Sans jamais tomber dans l'excès des émotions et l'horreur inutile, l'auteur nous propose un récit complexe dans sa construction mais limpide dans sa narration, s'appuyant sur le ressenti des protagonistes.

S'il s'agit d'une lecture captivante et fascinante, l'on peut regretter toutefois une fin qui a tendance à s'essouffler. C'est le seul bémol que j'apporterai à cette oeuvre.

Il reste que ce polar est touchant et plutôt bien écrit, en un mot un polar juste et intelligent. A découvrir.

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