mardi 19 octobre 2010

Le Tambour - Günter Grass

Le Tambour, écrit en 1959 sous le titre original Die Blechtrommel, publié en France l'année suivante, est le premier roman de Günter Grass (né en 1927) et, accessoirement, son chef d'oeuvre absolu. Ce livre fait d'abord sensation en Allemagne, pays de l'écrivain et peut être considéré comme le modèle canonique des récits consacrés à la réflexion sur les années qui ont suivi l'arrivée de Hitler au pouvoir.

A la fin des années 1970, ce roman est adapté au cinéma par Volker Schlöndorff.

Points, 625 pages
Quelques années après la guerre, un jeune homme, Oskar Matzerath, originaire de Danzig, proche de la frontière polonaise, est interné dans un asile psychiatrique où il écrit ses mémoires. Il raconte sa vie à un certain Bruno, gardien de son état, avec qui il s'entend très bien, lequel vient le voir quotidiennement. A l'occasion de son troisième anniversaire, Oskar reçoit un tambour de tôle aux couleurs de la Pologne (rouge et blanc) et décide à cet instant de ne plus grandir, rejetant avec force la médiocrité des adultes, préférant se réfugier dans un monde chimérique. Par le simple fait de sa volonté, Oskar interrompt sa propre croissance. En observateur attentif, piégé délibérément dans un petit corps lui permettant toutes les fantaisies, Oskar ne communique quasiment plus que par le jeu de son tambour et par sa voix "vitricide", capable de briser le verre à distance. Un jour, un malencontreux concours de circonstances fera qu'il sera accusé de meurtre, accusation qu'Oskar laissera courir sans démentir...

Mon avis : ce pavé de plus de six cents pages se lit avec avidité. Il n'est pas systématiquement d'un abord facile pour tout lecteur qui en vient à découvrir l'univers de Günter Grass. Cela étant, Le tambour est un récit foisonnant, satirique et irrévérencieux, absurde et tragique, à la fois, riche en émotions et sensations diverses, où se révèle, à chaque page, un extraordinaire génie de conteur.

Oskar va accompagner l'histoire du nazisme, militaire et antisémite, vue d'en bas, de la perspective faussement naïve d'un enfant de trois ans, à l'esprit d'adulte. Son tambour joue également un rôle important ; il est par excellence cet instrument de musique militaire rappelant évidemment celui qu'utilisaient les jeunesses hitlériennes, à ceci près qu'il est détourné ici de sa signification. En effet, le jeu de tambour devient l'expression pathétique d'un individu qui n'a d'autre moyen de manifester sa solitude et son désir d'exister.

Le lecteur ne peut oublier Oskar, personnage si singulier et touchant.

Amis lecteurs, c'est un livre que je conseille. Le Tambour reste avant tout un de ces romans du XXe siècle, assurément.

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